Association de sauvegarde du patrimoine saulcéen

A.S.P.S.

Le monument aux morts (1/4) - Origines du projet

LE MONUMENT AUX MORTS DE LA SAUSSAYE (1 sur 4)
par Ludovic Fécamp
 
Le texte ci-après est extrait d’un article paru en mai 2016 dans le bulletin de la Société d’Histoire d’Elbeuf avec l’aimable autorisation de son auteur et d’Alain Becchia Président de cette société (pour voir plus d’infos sur la société cliquez-ici).
 
Monument maquette
La maquette du monument (archives communales)
 
Aux origines du projet
 
Comme à peu près partout en France, sitôt célébrée la fin des combats, la construction d’un monument dédié aux morts de la commune fut envisagée à La Saussaye  (1). Dès le 2 février 1919 cette question est évoquée en  conseil municipal, sous la présidence du maire Boquet.
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Ainsi donc, après discussion, on s’accorda pour placer le futur monument dans le cimetière derrière l’église collégiale, et non en face de la mairie. Mais il convenait d’abord de réunir les fonds nécessaires.
 
Madame Danet (qui habitait alors le château du Tremblay près du Neubourg) et Mademoiselle de Frémicourt, respectivement fille et petite-fille de M. et Mme Lesage-Maille, avaient déjà accepté en 1915, 1916, 1917 et 1918, que le prix annuel d’un montant de 200 francs provenant du legs de ceux-ci soit affecté par dérogation au Comité constitué en vue de l’érection d’un monument aux Morts pour la Patrie. Il en alla de même une nouvelle  fois en 1919 et, comme nous le verrons, ce ne fut pas la dernière (2).  De leur côté, les membres du Comité de souscription se mirent en campagne, obtenant assez rapidement une somme relativement importante. 
   […]
 
Dans une nouvelle délibération, le 21 septembre 1919, la question du monument est évoquée à nouveau, mais désormais on réfléchit aussi à l’aménagement d’un caveau.
   […]
 
Le président du Comité du monument aux Morts pour la Patrie, M. Enout, adjoint au maire, ulcéré sans doute du non-renouvellement de son mandat de conseiller municipal lors de l’élection du 30 novembre 1919, démissionna de son poste (3). Mais apparemment, cela n’entrava pas trop le déroulement de la collecte. La presse locale publia les listes des souscripteurs avec les sommes versées par chacun : 
   - 1ère liste de 38 noms, pour  un total de 662,50 francs (4).
   - 2ème liste de 70 noms pour un total de 423 francs (5). 
   - 3ème liste : pour un total de 325 francs.
   - 4ème liste : 36 noms pour un total de 1 030 francs (6).
 
Soit un total général de 2 440,50 francs. On est donc loin, à ce moment, des 4 000 francs primitivement espérés. Pourtant les dons récoltés vont finalement se révéler plus importants que prévus.
 
Afin d’être en mesure de mener les travaux, le Comité du monument aux morts se voit conférer la « personnalité civile ». Il est en outre réorganisé sous la présidence de René Nivert. Celui-ci semble avoir joué un rôle décisif dans le choix du futur monument en faisant adopter en février 1920 (7) le projet du sculpteur Delandre (8), au détriment de celui présenté par un dénommé Rabier.
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(1) Cf. aux archives communales le dossier 1 M 11 « Monument aux morts ».
(2) Délibérations du Conseil municipal en date du 4 juillet 1919, fol. 150.
(3) Registre des délibérations, 23 décembre 1919, fol. 160.
(4) Le Journal d’Elbeuf,10 décembre1919 (Archives Patrimoniales d’Elbeuf, 2 Mi 043).
(5) Le Journal d’Elbeuf, 27décembre 1919.
(6) Le Journal d’Elbeuf, janvier 1920
(7) Délibérations du 22 février 1920, fol. 164-165 et 167.
(8) Concernant cet artiste on voudra bien se reporter aux articles de Nicolas Coutant, « Robert Delandre (1879-1961) : sculpter la mémoire »,  Etudes Normandes, 2012, n°1, p. 5-20 et « Sculpter la Normandie. Statuaire et régionalisme dans la première moitié du XIXe siècle »,  Etudes Normandes, octobre 2013, n°2, p. 25-34.